Global Analysis from the European Perspective. Preparing for the world of tomorrow




La montée des partis d’extrême droite dans toute l’Europe

Les partis d’extrême droite sont présents sur la scène politique européenne depuis fort longtemps. Les plus connus sont le Front National français et le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni. Même si dans les sondages ces partis gagnent un soutien relativement large auprès de la société, les modes de scrutin dans certains pays constituent un obstacle efficace pour qu’ils ne fassent pas leur entrée dans les parlements nationaux malgré l’obtention d’un grand nombre de voix (voir le graphique pour l’UKIP)1. Dans les rares cas où le parti nationaliste ou d’extrême droite obtenait un nombre important de sièges au parlement, il était rapidement isolé par tous les autres partis en perdant ainsi son poids politique comme c’était le cas pour les Démocrates de Suède2.

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Et voici les réfugiés qui entrent en scène. Le nombre croissant des migrants et leur arrivée massive, qui a eu lieu ces dernières, années font que les Européens commencent à changer d’attitude face à ce phénomène et à se tourner vers les partis qui appellent à l’arrêt de cette vague de nouveaux venus.

Cette tendance se manifeste partout en Europe, de l’Italie (la Ligue du Nord), en passant par les Pays-Bas (le Parti pour la liberté), l’Allemagne (le Parti nationale-démocrate d’Allemagne, l’Alternative pour l’Allemagne), l’Autriche (le Parti de la Liberté d’Autriche), le Danemark (le Parti populaire danois) jusqu’en Finlande (le Parti des Finlandais aussi appelé les Vrais Finlandais).

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Parmi ces partis d’extrême droite, l’Aube dorée grec et le Jobbik (Mouvement pour une meilleure Hongrie) hongrois occupent une place particulière ; ce dernier exprime des idées qui par leur radicalisme vole la vedette au parti Fidesz-Union civique hongroise du premier ministre Viktor Orbán3. Les facteurs qui contribuent au succès des formations mentionnés diffèrent d’un pays à l’autre comme les problèmes auxquels ces pays sont confrontés, mais il existe un dénominateur commun qui a encouragé la montée en popularité de ces partis, et notamment leur programme anti-immigration. Les Européens, même en Suède, qui est bien connue pour sa politique libérale pro-immigration, ne supportent plus que les écoles, les salles de sport4, les églises et les autres bâtiments d’utilité publique se transforment en centres d’accueil pour les réfugiés et demandeurs d’asile ; la crainte de l’augmentation de la criminalité, de rixes sur fond de tensions communautaires et d’altercations de migrants avec la police s’étend. Les Européens remarquent également que le caractère des plus anciennes villes européennes commence à changer5.

L’apparition et la montée en puissance du parti Alternative pour l’Allemagne illustrent bien ce changement politique. Le parti a été fondé en 2013, en réponse à la crise dans la zone euro et a obtenu près de 5 % des votes aux élections fédérales. Sa popularité augmente et il obtient 7 % des votes aux élections européennes en 2014 et 11 % des voix en Saxe, Brandebourg et Thuringe (même si à Hambourg et à Brême le résultat était de moitié plus faible) lors des élections régionales. L’Alternative pour l’Allemagne prône le retour du contrôle aux frontières et le refus de l’octroi d’asile aux personnes venant de pays où elles ne sont pas en danger.

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Les citoyens européens ordinaires semblent être partagés sur la question des migrants. Les uns brandissent des panneaux pour accueillir les migrants, tandis que les autres recourent à des actions radicales pour signaler aux nouveaux venus qu’ils ne sont pas les bienvenus. Les sentiments hostiles s’expriment même à travers la provocation d’incendies volontaires des maisons destinées à accueillir les demandeurs d’asile6. Une partie de la société allemande a créé le mouvement pacifique Pegida (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident) et organise des manifestations dans les villes et villages à travers tout le pays7.

Comme si elles lançaient un défi à toutes ces craintes, les églises chrétiennes et les communautés musulmanes en Suède unissent leurs forces afin de coordonner les opérations visant à assurer aux nouveaux venus un toit sur la tête, des vêtements et de la nourriture8. En Allemagne, les églises catholiques tout comme les églises protestantes sont confrontées à une baisse de fidèles, ce qui fait que les bâtiments des églises ne sont pas utilisés depuis des années. Ce sont ces bâtiments qui sont utilisés comme centres d’accueil pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, avec l’accord de ces institutions9. Il semble alors que la division de la société, déjà manifeste sur cette question, pourrait s’endurcir encore.

Sources

1. Why are anti-immigration parties so strong in the Nordic states? Source: The Guardian 19-06-2015

2. Why are anti-immigration parties so strong in the Nordic states? Source: The Guardian 19-06-2015

3. The rise of Europe’s far right Source: The Week 12-09-2015

4. Hunderte Turnhallen sind für Schüler geschlossen Source: Die Welt 21-10-2015 

5. The rise of Europe’s far right Source: The Week 12-09-2015

6. Migrant Influx May Give Europe’s Far Right a Lift Source: International New Your Times 07-09-2015

7. The rise of Europe’s far right Source: The Week 12-09-2015

8. Behind Sweden’s warm welcome for refugees, a backlash is brewing Source: The Washington Post 19-10-2015

9. Flüchtlinge finden Unterschlupf in deutschen Kirchen Source: Die Welt 28-10-2015 

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