Le Gefira 49 a familiarisé ses lecteurs avec l’idée de la grande réinitialisation de Klaus Schwab, l’idée de remettre à neuf le monde entier pour le rendre – oui ! – encore meilleur. Nous savons tous combien nous sommes mal lotis, combien les inégalités nous affligent, combien de problèmes nous assaillent et combien la pauvreté nous entoure. D’où le projet de restructurer le capitalisme, le meilleur des systèmes économiques ; d’où la proposition de le transformer en une sorte d’entreprise familiale, le mot famille désignant des communautés particulières et, en fin de compte, toute l’humanité, sans considération d’ethnie, de sexe (non, de genre), de peau… inutile d’énumérer le chapelet habituel de qualificatifs. Ce nouveau capitalisme est techniquement appelé capitalisme des parties prenantes (à ne pas confondre avec le capitalisme des actionnaires), qui est en réalité une sorte de communisme imposé d’en haut. Après tout, le communisme était un capitalisme d’État, tandis que ce type de communisme sera géré par des entreprises mondiales plutôt que par des États. Maintenant, Gefira 54 reprend là où le Gefira 43 s’est arrêté, et examine de plus près l’autre branche de cette initiative époustouflante développée et annoncée par les élites du monde : le nom de cette branche est le capitalisme inclusif et son apôtre – ou pour être précis – son apôtre féminin est Lynn Forester de Rothschild. Le capitalisme inclusif semble être un autre nom pour le capitalisme participatif, avec la même litanie de vœux pieux : les plus riches ont uni leurs forces pour rendre la vie des centaines de millions de personnes meilleure à tous égards importants. Nous ne savons rien des objectifs réels des élites, mais les cibles avouées sont – comme d’habitude – l’égalité, l’équité, la justice et la planète sans égard pour… eh bien, nous savons tous pour quoi.
Le Gefira 54 examine ensuite une partie importante de l’humanité, à savoir l’Afrique ou le continent noir, pour voir si les nobles idéaux diffusés et poursuivis par les milliardaires sont réalisables là où ils sont le plus nécessaires. Nous étudions les Africains, leurs modèles de comportement et leurs capacités, non seulement sur le continent dont ils sont originaires, mais aussi dans la diaspora africaine, et nous posons quelques questions, en nous demandant si les élites du monde voient les problèmes que nous voyons. C’est d’ailleurs un phénomène intéressant que les riches se préoccupent autant des pauvres. Il est également intéressant de constater que les personnes qui ont gagné beaucoup d’argent, souvent en l’espace d’une génération, d’une décennie ou deux, deviennent automatiquement des philanthropes avec leur propre programme visant à “rendre le monde meilleur”, comme on le dit ou le chante souvent. De même, il serait intéressant de savoir s’ils veulent partager la richesse qu’ils ont amassée avec le reste d’entre nous ou nous élever à leur statut. Dans le premier cas, il est évident que, aussi riches soient-ils, leur richesse répartie entre quelques milliards de personnes serait réduite à des montants individuels si infimes qu’ils en deviendraient ridicules. Dans le second cas, nous devons surmonter notre incrédulité quant à l’intention sérieuse des super riches de doter des centaines de millions de personnes de manoirs, de jets privés et de yachts. Je peux entendre certains d’entre vous dire que ni l’un ni l’autre ne semble plausible. C’est vrai. Alors les élites doivent avoir conçu autre chose que ce qu’elles nous révèlent. De quoi s’agit-il ?
La société égale ou équitable (ils font cette distinction et peu de gens se soucient de savoir ce qu’elle signifie) de demain semble d’autant plus problématique qu’il suffit d’examiner de plus près les finances mondiales, l’argent étant créé par un clic de souris d’ordinateur, et la production et les services étant largement entravés par l’état d’urgence qui a été imposé presque partout dans le monde à cause de la molécule nucléique dans une enveloppe de protéine qui accélère occasionnellement l’arrivée de quelqu’un aux Portes du Paradis.
Nous avons besoin d’un raisonnement critique
- Le capitalisme à visage humain
- L’Afrique
- Inflation ante portas